Théorème de la base de Hilbert

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En théorie des anneaux, le théorème de la base de Hilbert affirme que si A est un anneau noethérien, alors l'anneau des polynômes en un nombre fini d'indéterminées A [X1, … , Xn] l'est aussi.


Démonstration[1]

Soit J un idéal quelconque de A[X] ; l'objectif est de montrer que J est de type fini, ce qui prouvera que A[X] est noethérien.

Soit (Dn) la suite d'idéaux de A définie par :

D n = { a A   |   ( a 0 , , a n 1 ) A n  tel que  a X n + i = 0 n 1 a i X i J } . {\displaystyle D_{n}=\{a\in A~|~\exists (a_{0},\ldots ,a_{n-1})\in A^{n}{\text{ tel que }}aX^{n}+\sum _{i=0}^{n-1}a_{i}X^{i}\in J\}.}

Cette suite (Dn) est croissante (car P J X P J {\displaystyle P\in J\Rightarrow XP\in J} ) donc constante à partir d'un rang r (car A est noethérien). La réunion de tous les Dn est donc égale à Dr.

Pour chaque entier n, l'idéal Dn est de type fini (car A est noethérien) donc possède une famille génératrice finie (an,i) (le second indice, i, parcourt un ensemble fini In). Pour chacun de ces an,i, soit Pn,i un polynôme de J de degré n et de coefficient dominant égal à an,i.

Montrons que la famille finie (Pn,i), doublement indexée par n inférieur ou égal à r et par i dans In, engendre J. Cette assertion signifie que tout polynôme Q de J s'exprime comme combinaison linéaire à coefficients dans A[X] de cette famille (Pn,i).

Si Q est nul, c'est immédiat. Sinon, on se ramène à ce cas par récurrence sur le degré d de Q : supposons que la famille engendre tous les polynômes de J de degré strictement inférieur à l'entier naturel d (pour d=0 c'est acquis, le seul polynôme de degré < 0 étant le polynôme nul). Soient q le coefficient dominant de Q et s=min(r,d). Alors q appartient à Dd=Ds. Il existe en conséquence une famille (μi) d'éléments de A telle que

q = i I s μ i a s , i donc deg ( Q i I s μ i X d s P s , i ) < d . {\displaystyle q=\sum _{i\in I_{s}}\mu _{i}a_{s,i}\quad {\text{donc}}\quad \deg \;{\Big (}Q-\sum _{i\in I_{s}}\mu _{i}X^{d-s}P_{s,i}{\Big )}<d.}

L'hypothèse de récurrence montre que Q est engendré par la famille (Pn,i), ce qui termine la démonstration.

Référence

  1. (en) Serge Lang, Algebra [détail des éditions], 1965, p. 145.
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